De notre reporter d’équipe avec la Suisse, Alan Schweingruber

Le Brésil, quintuple champion du monde, affronte la "modeste" équipe de Suisse. Sur le papier, le sort de la rencontre est déjà scellé. Pour les bookmakers, l’issue ne fait guère de doute. Selon les établissements, les cotes varient entre 1,3 et 9. Il faudrait être bien audacieux pour ne pas miser sur une victoire du Brésil.

Mais nous sommes en Coupe du Monde de la FIFA™... et dans un Mondial, tout est possible. Au-delà de l’atmosphère électrique et des attentes qui entourent immanquablement l’entrée en lice des deux équipes, la Suisse a quelques arguments à faire valoir dans ce match. Et si la Nati profitait de cette affiche pour prendre un point... ou plus ?

En réalité, l’équipe de Vladimir Petkovic n’a aucune raison de se sentir "modeste". Peu de gens s’en souviennent, mais les deux pays ont déjà eu l’occasion de mesurer en Coupe du Monde. C’était lors du deuxième match de groupes, en 1950.Oui, oui : au Brésil ! À l’époque de cette première confrontation, personne n’imaginait un instant la Suisse capable de tenir tête à tout un pays de passionnés de football. Et pourtant, le match de São Paulo s’est achevé sur un score de parité (2:2).

Le gardien Yann Sommer se risque au petit jeu des pronostics : "Si nous restons concentrés et courageux tout au long de la rencontre, ça risque d’être compliqué pour les Brésiliens. En tout cas, nous allons essayer de faire un bon match, car nous voulons prendre des points".

La pression risque d’être forte sur les épaules de la Seleção dans ce premier match, même si les Brésiliens préfèreraient sans doute oublier ces mauvais souvenirs. Pour la première fois depuis ses échecs cuisants en demi-finale de la Coupe du Monde 2014 (7:1 contre l’Allemagne) et dans la "petite finale" (3:0 contre les Pays-Bas), le Brésil tient l’occasion de redorer un peu son blason en Coupe du Monde. Tout un pays attend sa revanche. Le Brésil aura les yeux fixés sur son équipe. Le Brésil ? Non, pas seulement : le monde entier.

Dans ce contexte, les Brésiliens pourraient être tentés de modérer leurs ardeurs, afin de ne pas s’exposer à de mauvaises surprises. Un simple nul serait vécu comme un échec. Quant à une défaite... impensable. "Ils ne savent pas trop sur quel pied danser. Ça pourrait jouer en notre faveur", estime le défenseur Ricardo Rodriguez.

Et comment ne pas mentionner le dernier duel entre la Suisse et le Brésil, qui remonte seulement à 2013 ? Les Sud-Américains s’étaient inclinés 1:0. Ce n’était qu'un match amical, rappelle Rodriguez, avant d’ajouter : "Mais nous sommes toujours bons face aux grosses équipes !"