lundi 04 juillet 2016, 12:52

Okazaki : "Je veux une troisième chance"

Le troisième tour des qualifications asiatiques pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ débute en septembre. Alors que le Japon s'apprête à en découdre avec les Émirats Arabes Unis, Shinji Okazaki semble promis à jouer les premiers rôles.

À 30 ans, l'attaquant trouve régulièrement le chemin des filets, en club comme en sélection. Il a inscrit cinq buts en 36 matches avec Leicester la saison passée, contribuant ainsi au triomphe des Foxes en Premier League. Ce faisant, il est devenu le deuxième Japonais à remporter le championnat d'Angleterre, après Shinji Kagawa en 2013 avec Manchester United. Okazaki a connu une réussite similaire avec les Samouraïs Bleus : buteur à quatre reprises, il a permis à son pays de s'adjuger la première place de son groupe au deuxième tour des préliminaires de Russie 2018.

FIFA.com a rencontré l'attaquant nippon pour évoquer ses exploits sous les couleurs de Leicester, mais aussi les chances de qualification du Japon pour Russie 2018.

Shinji, quel regard portez-vous sur la saison écoulée conclue sur un titre de champion d'Angleterre avec Leicester ? Quand je suis arrivé il y a un an, je m'attendais à lutter pour le maintien. L'objectif était de prendre les 40 points nécessaires pour rester en Premier League. Mais les choses se sont passées beaucoup mieux que prévu. Ce n'est qu'au moment d'affronter Manchester United dans un match décisif que j'ai pris conscience que le titre était à portée de main. Je me suis dit : 'Incroyable ! Si nous gagnons cette partie, nous sommes champions'. Ce titre est absolument extraordinaire. Aujourd'hui encore, j'ai du mal à y croire. J'imagine à peine la surprise des supporters. Je suis évidemment très heureux d'avoir accompli cet exploit. Le club a vécu une saison fabuleuse, même si je ne suis pas satisfait de mes prestations personnelles.

Souvent, les joueurs asiatiques éprouvent des difficultés en arrivant en Europe. Avez-vous dû surmonter des obstacles particuliers pour vous imposer ? Si vous me demandez si j'ai le sentiment de m'être parfaitement adapté à mon nouveau club et à un nouveau championnat, la réponse est non. Je cherche encore ma place. Les débuts ont été compliqués, mais la situation s'est améliorée pendant la deuxième partie de la saison. Je sais que je pourrais faire bien davantage.

Vous restez l'un des attaquants asiatiques les plus en vue en Europe. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes joueurs asiatiques qui cherchent à se faire un nom à l'étranger ? Au-delà de l'écart de niveau, il faut surmonter de grosses différences culturelles et linguistiques. Il faut lutter sur tous les fronts, ce qui signifie que les défis à relever ne se limitent pas au terrain. Pour réussir son séjour à l'étranger, il faut travailler dur et se préparer à surmonter ces obstacles. Il faut aussi conserver son ambition intacte.

Vous êtes le meilleur buteur en activité et le troisième meilleur buteur japonais de tous les temps, à sept unités de Kazuyoshi Miura. Pensez-vous pouvoir le dépasser ? Je ne pense pas trop aux statistiques. Si je dépasse un jour Kazu, j'en serais très honoré. Je vais tout faire pour continuer à marquer avec l'équipe nationale. Mais si je veux conserver ma place en sélection, je dois commencer par me montrer performant en club. * *

Vous avez participé aux deux dernières Coupes du Monde. Envisagez-vous de réaliser la passe de trois, dans deux ans en Russie ? Nos résultats ont été décevants lors de ces deux dernières éditions et ça me contrarie. Je suis bien décidé à tout faire pour obtenir une troisième chance.

L'Australie, l'Arabie Saoudite, l'Irak, les Emirats Arabes Unis et la Thaïlande figurent dans votre groupe. Qu'en pensez-vous ? J'étais content à l'issue du tirage au sort, car nous allons retrouver une vieille connaissance : les Émirats Arabes Unis. Nous avons perdu contre eux lors de la dernière Coupe d'Asie. C'est l'occasion de prendre notre revanche. Globalement, il n'y a pas de petites équipes dans ce groupe. Même la Thaïlande peut nous poser des problèmes. Ceux qui ont suivi les derniers Jeux Asiatiques savent que les écarts ne cessent de se resserrer.

Depuis sa première participation à l'épreuve mondiale en 1998, le Japon est devenu l'une des équipes à battre en Asie. Vous restez sur cinq qualifications consécutives. Quels sont vos atouts ? Nous misons avant tout sur le collectif. Ça ne signifie pas pour autant que nous sommes tous amis. Nous formons un groupe de guerriers au sein duquel chacun respecte les autres. En septembre, nous démontrerons à nouveau de quoi nous sommes capables.

Qu'est-ce qui a changé en sélection depuis l'arrivée de Vahid Halilhodzic ? Le nouveau sélectionneur a fait bouger les choses. J'ai beaucoup appris grâce à lui. En tant que joueurs, nous nous devons de faire tout notre possible pour respecter ses consignes.

À titre personnel, quels sont vos objectifs ? Je veux marquer le plus de buts possible, en club comme en sélection. J'ai eu 30 ans en avril. Malgré mon âge, je souhaite continuer à évoluer en Europe. J'ai bien l'intention de poursuivre ma progression.