samedi 20 mars 2021, 02:28

Renaissance de deux géants

  • L'Italie et les Pays-Bas ne s'étaient pas qualifiés pour Russie 2018

  • Depuis, les deux sélections ont rebondi de façon impressionnante

  • Analyse en amont de leur campagne qualificative pour Qatar 2022

La Gazzetta dello Sport parlait d'apocalypse pour l'Italie, quadruple championne du monde, à propos de la non qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Pour les Pays-Bas, finalistes et médaillés de bronze lors des deux précédentes éditions, ne pas accéder à Russie 2018 était impensable.

Pour ces deux habitués de la Coupe du Monde, c'est la Suède qui a les deux fois enfilé le costume du bourreau. L'image symbolique de la défaite italienne en play-offs a été celle d'un Gianluigi Buffon inconsolable, quittant le terrain en larmes. Pour les Pays-Bas, c'est la déclaration de Dick Advocaat, qui avait jugé "stupide" l'idée que les Suédois pouvaient gagner par huit buts d'écart contre le Luxembourg, qui a beaucoup fait parler.

Dans les deux cas, la déroute était annonciatrice de changements. Ils ont eu lieu, et ont produit les effets escomptés. Alors que les qualifications européennes pour la prochaine Coupe du Monde de la FIFA vont bientôt commencer, Oranjes comme Azzurri peuvent entretenir de beaux espoirs.

Gianluigi Buffon and Leonardo Bonucci #19 of Italy dejected

Italie

Roberto Mancini a dit qu'il se trouvait face à "un gros problème". Un problème de riche : celui d'avoir à choisir entre une multitude de joueurs qui méritent d'être intégrés à l'équipe nationale. "Ça s'annonçait difficile mais ces derniers mois, plusieurs joueurs ont percé et ont été vraiment excellents", estime Mancini, qui a lancé plusieurs jeunes au cours de la campagne triomphante de l'Italie lors de la phase de groupes de la Ligue des Nations de l'UEFA 2020/21.

Marcello Lippi assure que l'ancien manager de Manchester City a permis à la Nazionale de "redorer le magnifique blason du football italien". Tite, sélectionneur du Brésil, dans un entretien accordé à FIFA.com, comparait Mancini à Arrigo Sacchi en louant le style "spectaculaire" mis en place par le sélectionneur des Azzurri.

"Nous avons essayé de proposer un football plus offensif", explique le principal intéressé. "Pour cela, il faut avoir la mentalité adéquate et adopter un style de jeu que toutes les grandes équipes pratiquent. En Italie, nous n'avons jamais manqué de joueurs. Il faut juste leur donner la confiance et l'opportunité de s'exprimer."

ypawuqcbnj1dopszj0xq.jpg

Les résultats depuis Russie 2018

  • Qualification pour l'UEFA EURO 2020 sans avoir laissé échapper le moindre point et avec un total de 37 buts marqués sur 10 matches, pour seulement 4 concédés.

  • Nouveau record national de matches gagnés au cours d'une année calendaire.

  • Dans le Groupe A1 de la Ligue des Nations de l'UEFA 2020/21, l'Italie a terminé première, sans jamais avoir connu la défaite.

Ce qui a changé

Le 4-3-3 est devenu la norme mais surtout, c'est le parti pris d'un football offensif basé sur la possession de balle qui est à la base de la révolution Mancini.

Le joueur à suivre

Lorsque Federico Chiesa a rejoint la Juventus, rares étaient les sceptiques quant aux perspectives de ce joueur de couloir intelligent et dynamique, qui est devenu incontournable en club comme en équipe nationale. Mancini, qui a joué aux côtés d'Enrico Chiesa à la Sampdoria, dit de Federico qu'il est capable de "couvrir plus de terrain" que son père, qui a lui aussi été international italien.

Les adversaires à venir dans les qualifications

  • Irlande du Nord (à domicile), 25 mars

  • Bulgarie (à l'extérieur), 28 mars

  • Lituanie (à l'extérieur), 31 mars

Pays-Bas

Alors que la renaissance de l'Italie a eu lieu sous les ordres de Mancini, les Pays-Bas ont refait surface grâce à un sélectionneur qui n'est plus aux commandes. Ronald Koeman a été l'ingénieur de la transformation spectaculaire d'une équipe qui n'a réussi à se qualifier pour aucune des deux dernières compétitions majeures, malgré l'émergence, entre autres, de Virgil van Dijk, Frenkie de Jong et Memphis Depay.

Après le départ de Koeman pour le FC Barcelone, son remplaçant, Frank de Boer, n'a pas donné beaucoup de garanties après son arrivée au poste de sélectionneur, avec aucune victoire au cours de ses quatre premières prestations sur le banc néerlandais. Mais plus récemment, des résultats nuls contre l'Italie et l'Espagne ont suivi deux victoires consécutives, contre la Pologne et la Bosnie-Herzégovine. Cela permet aux Pays-Bas d'aborder les qualifications pour la Coupe du Monde avec une confiance au beau fixe.

iichirqi5uqpzkmutwvu.jpg

Les résultats depuis Russie 2018

  • Qualification pour la finale de la Ligue des Nations de l'UEFA 2019, après des victoires sur la France, l'Allemagne et l'Angleterre.

  • Qualification l'UEFA EURO 2020, après deux échecs consécutifs dans les compétitions préliminaires de tournois majeurs.

Ce qui a changé

Le 4-3-3 traditionnel des Pays-Bas a été quasiment abandonné. De Boer, comme son prédécesseur, privilégie un 4-2-3-1 basé sur beaucoup de pressing et de dynamisme.

Le joueur à suivre

Van Dijk, le capitaine autoritaire, manque toujours cruellement à l'équipe, tandis que Frenkie de Jong est le "moteur" des Pays-Bas, en tout cas selon Memphis Depay, qui de son côté assume le rôle de leader sur le plan offensif pour ces Oranjes new-look. Décrit par De Boer comme un joueur "qui a tout", Depay a été éblouissant lors des qualifications pour l'EURO 2020, inscrivant 6 buts et donnant 8 ballons décisifs.

Les adversaires à venir dans les qualifications

  • Turquie (à l'extérieur), 24 mars

  • Lettonie (à domicile), 27 mars

  • Gibraltar (à domicile), 30 mars