jeudi 16 novembre 2017, 07:48

Le long et difficile voyage des Socceroos

  • L'Australie a validé son billet pour la Russie après un double barrage et 22 matches

  • Les Socceroos ont inscrit plus de buts en qualifications qu'aucune autre équipe au monde

  • L'équipe a su se réinventer sous l'impulsion du sélectionneur Ange Postecoglou

L'Australie a pris l'habitude de se compliquer la vie dans les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA™. Il y a 25 ans, les Socceroos avaient déjà disputé des matches dans chacune des six confédérations et de la FIFA. À cette époque, des affiches au Canada et en Argentine ont complété une collection entamée dans les années 60.

L'Australie a confirmé sa participation à l'édition 2018 en s'imposant 3:1 sur l'ensemble des deux manches face au Honduras. Mais le long périple australien vers la Russie a aussi été l'occasion d'établir plusieurs records, qui ne seront sans doute pas battus de sitôt.

Les protégés d'Ange Postecoglou ont disputé 22 matches, plus qu'aucun autre participant à l'épreuve mondiale. Après avoir traversé l'Asie de part en part, ils ont accumulé plus de 240 000 kilomètres de déplacements. À titre de comparaison, ce chiffre représente six fois le tour de la Terre à l'équateur.

Sur le terrain, les Australiens ont inscrit 51 buts, soit le meilleur total des préliminaires de Russie 2018. Ironie du sort, l'Australie a souvent été pénalisée par son manque de réalisme, tout au long de son parcours.

Si la première phase de groupes ne leur a guère posé de problèmes, les Socceroos ont ensuite abandonné quelques points précieux, notamment en déplacement. Ils auraient ainsi pu se qualifier lors de l'avant-dernière journée, mais la défaite concédée au Japon - la deuxième dans cette campagne - a reporté les célébrations. Ils ont ensuite été devancés par l'Arabie Saoudite à la différence de buts, faute d'avoir pu soigner leurs statistiques contre la Thaïlande.

On se souvient également de la difficile victoire (3:2) sur la Syrie en barrage, avant de prendre finalement le meilleur sur le Honduras, au terme d'un match tendu.

L'Australie disputera sa quatrième Coupe du Monde consécutive en Russie, la cinquième de son histoire. En outre, Ange Postecoglou est le premier technicien à propulser les l'équipe nationale en phase finale, après avoir fait ses armes en Australie. "Pour être franc, c'est une grande émotion. Le poids des responsabilités est encore plus fort lorsque l'on se trouve à la tête de son propre pays", confie l'intéressé.

Arrivé aux commandes juste avant le début de Brésil 2014, Postecoglou a imprimé un nouveau style de jeu, basé sur la possession de balle et la prise d'initiative. Une telle évolution devrait donc reléguer les clichés au placard, du moins en théorie. Le technicien australien résume parfaitement sa propre philosophie ainsi : "Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux".

Au cours des 29 derniers mois, plusieurs jeunes talents ont en outre commencé à toquer à la porte de l'équipe nationale. Doués techniquement, les milieux de terrain Aaron Mooy et Tom Rogic s'inscrivent utilement dans le projet de jeu de Postecoglou.

Malgré ce renouvellement, l'Australie doit sa qualification à deux glorieux anciens. À 38 ans, Tim Cahill vit une seconde jeunesse en équipe nationale. Meilleur buteur australien avec 11 réalisations, il s'obstine à faire mentir son certificat de naissance à chacune de ses sorties.

Mile Jedinak s'est lui aussi révélé précieux dans l'entrejeu. Il a notamment inscrit les trois buts de la victoire face au Honduras, dont deux penalties. "Ça représente bien plus que je ne saurais le dire", précise le capitaine, joueur d'Aston Villa, à propos de la qualification. "Il y a deux ans, nous nous sommes fixé l'objectif de nous qualifier pour la Coupe du Monde et de réussir quelque chose en Russie. Mais avant toute chose, il fallait gagner notre place. Nous sommes parmi les derniers à nous qualifier, mais nous avons fait les choses à notre façon. Je suis très fier de ce que nous avons réalisé."

La longue route de la Russie pour l'Australie Matches : 22 (record partagé avec le Honduras et Trinité-et-Tobago en 2002) Minutes de jeu : 2 010 Kilomètres parcourus : 249 000