lundi 09 juillet 2018, 17:41

Subasic, gardien du rêve croate

  • Subasic est passé outre la douleur pour écrire l’histoire face à la Russie

  • Le gardien évoque la demie face à une Angleterre "fantastique"

  • Il parle de son rêve de Coupe du Monde

Par Vjekoslav Paun, avec la Croatie

Danijel Subasic a été l’incarnation même de l’héroïsme à Sotchi. Le gardien de la Croatie abordait les quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA™ avec une douleur à la cuisse, qui s’est réveillée face à la Russie. Plutôt que d’abandonner ses partenaires, le portier a serré les dents. Bien lui en a pris. Dans le temps additionnel de la seconde période, il s’est interposé face à une frappe russe en angle fermé, barrant ainsi le chemin de la victoire aux hôtes. Puis il a sorti un penalty au début de l’épreuve de vérité, permettant aux Vatreni de s’imposer aux tirs au but.

La Croatie est ainsi devenue la deuxième nation de l’histoire de la compétition à remporter deux matches de suite aux tirs au but, après l’Argentine en 1990. Face au Danemark, en huitièmes, le Monégasque a sorti trois tirs au but, ce qui porte son total à quatre avec son intervention décisive face aux Russes en quarts. Le joueur de 33 ans est ainsi devenu le troisième homme de l’histoire à repousser quatre tirs au but en Coupe du Monde, rejoignant ainsi l’Allemand Harald Schumacher et l’Argentin Sergio Goycochea.

Ces performances de haut vol font de Subasic, impeccable lors de ses deux rencontres en phase de groupes, face au Nigeria et à l'Argentine de Lionel Messi, un sérieux prétendant au Gant d’Or adidas. "J’ai commencé à m’échauffer avant le coup d’envoi et j’ai senti une douleur dans le muscle", a expliqué l’intéressé à FIFA.com après le thriller disputé au Stade Ficht. "Le kiné m’a fait un petit massage et il a jugé que je pouvais jouer."

"Plus tard, la douleur s’est réveillée, mais je ne voulais pas abandonner. Je savais que le coach avait besoin d’un autre remplacement. Pendant la petite pause avant la prolongation, les masseurs m’ont fait un soin rapide et comme une Formule 1 après un arrêt au stand, j’en suis ressorti tout neuf," poursuit-il. "La saison a été longue, mais jouer une demi-finale de Coupe du Monde, ça n’arrive qu’une fois dans une vie. Hors de question de jeter l’éponge à ce moment-là."

À Moscou, la Croatie sera opposée à l’Angleterre. Subasic s’en frotte les gants. "L’Angleterre est une grande équipe. Elle a beaucoup de jeunes talentueux et rapides qui évoluent dans de grands clubs. On s’attend encore à un match difficile, un grand défi," explique-t-il, "mais on s’en moque un peu de savoir qui on aura en face. Le plus important, c’est de donner le meilleur de nous-mêmes sur le terrain. On va se donner à fond et advienne que pourra."

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Il y a 20 ans, la Croatie des Zvonimir Boban, Robert Prosinecki et Davor Suker avait surpris le monde entier à France 1998. Dans le dernier carré, elle avait mené 1-0 face aux Bleus, avant de s’incliner 2-1 suite à un doublé de Lilian Thuram. Le joueur de la Principauté, élu meilleur gardien de Ligue 1 pour la saison 2016/17, est déterminé à gravir une marche supplémentaire que ses aînés.

"Parmi les objectifs que je m’étais fixés dans la vie, il y avait celui de disputer la Coupe du Monde et d’y jouer un vrai rôle. J’ai travaillé dur dans mon club pour atteindre ce niveau et maintenant, je savoure. Que l’aventure continue !" Annonce Subasic. Et si la demie face aux Three Lions va aux tirs au but ? "Cela sera toujours la loterie", conclut Subasic, qui croise les doigts pour que la chance ne tourne pas !