mercredi 07 mars 2018, 02:50

Tapia, le capitaine du futur parle au présent

  • Entretien avec Renato Tapia, milieu de terrain du Pérou

  • A 22 ans, Tapia est considéré comme un leader par son entraîneur

  • Il a l'emblème national du Pérou tatoué sur le cœur

Lors d'un entretien récent, Luis Advíncula révélait l'identité de l'administrateur du groupe Whatsapp de la sélection du Pérou. "Ce n'est autre que le 'capitaine du futur' : Renato Tapia." C'est avec humour que Tapia explique en personne à FIFA.com l'origine de ce surnom. Une déclaration du sélectionneur Ricardo Gareca assurait que "Renato a tout d'un leader. Il parle facilement et même les grands l'écoutent".

Le milieu central de 22 ans tient toutefois à rappeler que "le brassard revient à juste titre à Paolo Guerrero et ça me convient tout à fait. Si je dois le porter à l'avenir, j'espère que j'en serai digne. Mais cette équipe compte plus d'un leader, ce qui est de bon augure pour la suite."

La suite, c'est la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™, que les Incas n'ont pas disputée depuis 1982, date à laquelle Tapia et ses coéquipiers n'étaient même pas nés. "Certains n'arrivent toujours pas à y croire", reconnaît Tapia, qui peut également jouer comme milieu droit ou défenseur central.

"Moi aussi, lorsque je suis arrivé aux Pays-Bas à 18 ans, je n'imaginais pas atteindre la sélection aussi rapidement et encore moins jouer une Coupe du Monde. Ce rêve me semblait tellement loin."

Traduction : Un jour, je te raconterai comment s'est passée cette journée et comment nous sommes allés en Russie avec ta maman. Je t'aime infiniment.

D'envier à être envié Par ailleurs, Tapia n'avait pas encore débuté avec le FC Twente ni avec l'équipe nationale lorsqu'il a vécu les festivités néerlandaises lors de Brésil 2014. "Le jour où les Pays-Bas ont terminé à la troisième place, tout le monde a fait la fête jusqu'à 4 heures du matin et je les enviais. J'imaginais le jour où nous ferions de même au Pérou."

Ce sont désormais les Néerlandais qui envient le Péruvien, qui a rejoint Feyenoord en 2016. "Ils n'en parlent pas car l'élimination reste douloureuse mais ils nous félicitent pour notre exploit. Certains de mes coéquipiers ont même promis de supporter le Pérou", s'amuse-t-il.

Ce ne sera pas le cas de Nicolai Jørgensen. L'attaquant se trouvera dans le camp adverse lorsque le Pérou entamera sa campagne mondiale face au Danemark, le 16 juin à Saransk. "Nous sommes amis et nous avons déjà prévu d'échanger nos maillots, mais il n'y aura pas d'autres cadeaux. Nous savons tous les deux que ce sera un match décisif et très difficile", ajoute-t-il, avant de préciser que, avec la France et l'Australie, c'est toute la phase de groupes qui s'annonce compliquée. "Rien n'a été et ne sera facile, d'autant plus que nous ne partons jamais favoris. Aucun d'entre nous n'a disputé de Coupe du Monde, nous n'avons aucune idée de la façon d'aborder cette compétition."

La meilleure manière, pour le capitaine du futur, sera sans doute de vivre l'instant présent.

La stat 1 051 minutes en 14 matches : c'est le temps qu'a passé Tapia sur le terrain, ce qui fait de lui le cinquième joueur le plus utilisé de la sélection péruvienne lors de la compétition préliminaire d'Amérique du Sud pour Russie 2018. Au cours de cette séquence, il a également inscrit un but. Il est devancé par Paolo Guerrero (1 480 minutes en 17 matches), Christian Cueva (1 300 minutes en 16 matches), Pedro Gallese (1 260 minutes en 14 matches) et Yoshimar Yotún (1 076 minutes en 13 matches).

Le saviez-vous ?

  • Sur le torse de Tapia, au niveau du cœur, est tatoué l'emblème national du Pérou.

  • Son maillot le plus précieux est "celui de ses débuts en équipe nationale", porté lors d'un amical face au Venezuela, le 31 mars 2015, sous les ordres de Gareca. Le maillot de la qualification pour Russie 2018, "c'est mon père qui l'a, je ne peux même pas l'approcher".

  • Le Péruvien sait déjà ce qu'il fera des maillots qu'il portera lors du rendez-vous mondial : "Ceux de la phase de groupes et les deux ou trois que j'échangerai seront pour mon père, mon épouse et ma fille. Mais j'espère en utiliser plus !"