jeudi 01 juin 2017, 08:02

Tout roule pour Gunemba et les Kapuls

  • **La Papouasie-Nouvelle-Guinée affronte les Îles Salomon dans le cadre des qualifications océaniennes pour Russie 2018™

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  • **La PNG a énormément progressé ces dernières années

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  • L’attaquant vedette Raymond Gunemba parle d’une confiance retrouvée au sein de l’équipe

Si le destin en avait décidé autrement, c’est bien la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui porterait l’étendard océanien ce mois-ci à la Coupe des Confédérations de la FIFA en Russie. Les insulaires se sont inclinés aux tirs au but face à la Nouvelle-Zélande en finale de la Coupe des Nations de l’OFC 2016 (0:0), mais leur présence à ce stade de la compétition constituait en soi un exploit.

Si cette sélection s’affirme avant tout comme un bloc collectif immuable davantage qu’une somme d’individualités, il convient de souligner le rôle particulier joué par Raymond Gunemba dans ce formidable élan positif. Auteur de cinq buts, le fer de lance de l’attaque îlienne a propulsé les Kapuls sur la voie d’une performance inédite à l’échelle internationale, devenant au passage le deuxième joueur de nationalité non australienne ou néo-zélandaise à terminer meilleur buteur de la Coupe des Nations de l’OFC.

Gunemba est actuellement le capitaine des Lae City Dwellers, les doubles champions en titre qui ont mis fin au règne d’Hekari en 2015. Pas une mince affaire quand on sait que les ténors de Port Moresby – dont personne n’a oublié la qualification improbable pour la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2010 – restaient sur huit sacres consécutifs en championnat.

Une touche européenne Cette réussite récente en club et en sélection illustre bien la maturation tardive de Gunemba, qui va fêter ses 31 ans ce week-end. Et d’autres bonnes nouvelles pourraient suivre. La Papouasie-Nouvelle-Guinée a son destin entre les mains pour la suite des qualifications de la Coupe du Monde de la FIFA 2018™. S’ils parviennent à récolter quatre points lors de la double confrontation à venir face aux Îles Salomon, les Kapuls auront autre chose à fêter : le droit de retrouver la Nouvelle-Zélande en finale des barrages de la zone Océanie.

Outre les bons résultats obtenus lors de la Coupe des Nations à domicile, l’attaquant n’hésite pas à louer le rôle positif du sélectionneur danois Flemming Serritslev, arrivé il y a seulement 18 mois, pour expliquer la bonne santé actuelle du football papouasien. "En 2016, nous avons atteint une finale pour la première fois", a confié Gunemba au micro de FIFA.com depuis le camp de base de Port Moresby. "Cela a été un accomplissement fabuleux pour l’équipe et le pays.

Le technicien septuagénaire, qui fréquenta en son temps le grand Allan Simonsen en sélection danoise, a ajouté un soupçon de pragmatisme européen à l’identité de jeu locale, naturellement portée vers l’attaque. Pour Gunemba, il est évident que l’équipe a bien changé depuis sa première cape lors des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2014™. Et l’attaquant de citer en premier lieu l’impact de Serritslev.

"Flemming est un bon entraîneur qui a réussi à mobiliser l’équipe, à la souder et à lui donner envie d’y croire", affirme Gunemba. "Il aime jouer vite, en une ou deux touches de balle, en développant un tempo élevé. La qualité actuelle de l’équipe est sans commune mesure avec 2012."

Une expérience marquante Il n’est guère exagéré d’affirmer que la Coupe des Nations 2016 a changé la vie de Gunemba. Ses buts ont suscité la convoitise de clubs néo-zélandais, malais et même cambodgiens. Pour la première fois de sa carrière, Gunemba est parti jouer à l’étranger, évoluant sous la bannière des Hamilton Wanderers en Nouvelle-Zélande.

Jamais la Papouasie-Nouvelle-Guinée n’avait exporté autant de joueurs que lors des douze derniers mois. "J’ai beaucoup appris là-bas et j’ai pu appliquer ces enseignements ici en club et en sélection", reprend Gunemba, qui ne dirait pas non à un nouveau séjour à l’étranger. "Grâce à non bons résultats lors des qualifications mondialistes, nous espérons voir de plus en plus de nos joueurs tenter leur chance ailleurs."

La Papouasie-Nouvelle-Guinée se déplacera aux Îles Salomon le 9 juin, avant de recevoir ses voisins mélanésiens quatre jours plus tard à Port Moresby.

Les insulaires n’avaient plus disputé de campagne qualificative mondialiste depuis celle de l’épreuve reine 2010. Alors, on imagine sans mal le retentissement que pourrait avoir une qualification pour les barrages océaniens, dans une nation encore euphorique après avoir accueilli la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA en 2016. "Ce serait une avancée extraordinaire pour le pays et le football national", confirme Gunemba. "Nous n’arrivions pas à obtenir de tels résultats par le passé. Le rugby à XIII reste le sport numéro 1 ici, mais la plupart des gens jouent au football."

Si la Papouasie-Nouvelle-Guinée a manqué d’un cheveu son ticket pour la Coupe des Confédérations, le sésame pour l’épreuve suprême 2018 est encore à prendre. Et nul doute que la présence des Kapuls en Russie ferait sensation !