mercredi 13 juin 2018, 17:15

Un long voyage pour un immense rêve

  • Rencontre avec deux Sénégalais en vadrouille

  • Deuxième participation mondiale pour les Lions de la Téranga

  • Tout ce que vous devez savoir sur le football sénégalais

De notre reporter d’équipe avec le Sénégal, Cynthia Nzetia

Âgés de 24 et 25 ans aujourd’hui, Billmahmuud et Moustapha n’étaient pas bien vieux lorsque le Sénégal a disputé sa première - et seule - Coupe du Monde de la FIFA, en 2002. En tout cas, pas assez grands pour voyager jusqu’en République de Corée et au Japon pour supporter les Lions de la Téranga

Seize ans plus tard, les voilà majeurs et armés pour affronter un long voyage, afin de fêter le retour du Sénégal sur la scène mondiale. Dire que le périple de ces deux Dakarois fut difficile est un euphémisme… "On est partis de Dakar, et après six heures de vol, nous avons atterri à Istanbul, où on a passé six heures à attendre notre prochain avion pour Moscou. Puis deux heures et demie plus tard, nous voilà dans la capitale russe !", relate Billmahmuud, avant que Moustapha ajoute : "On est arrivés à Moscou à trois heures du matin, on a dû attendre encore à l’aéroport jusqu’à dix heures pour aller à Kiski, et là-bas on a pris le train pour Kaluga…"

Comme à la maison

Après 25 heures de trajet, les deux amis découvrent enfin le camp de base sénégalaise à Russie 2018. Premières impressions ? "C’est une ville très calme, mais on sent l’effervescence monter autour des Lions," juge Moustapha, l’aîné des deux compères. "On voit des routes décorées aux couleurs du Sénégal, on se sent un peu comme chez nous."

Avec le maillot du Sénégal sur les épaules, Billmahmuud et Moustapha n’auraient raté cette occasion pour rien au monde. "Avant tout, nous sommes passionnés par le football, surtout le beau football, mais en tant que Sénégalais, c’est notre devoir d’être ici et d’encourager nos Lions", clame Moustapha. "En 2002, nous étions des écoliers, nous rêvions de ce moment : voir le Sénégal au Mondial. Aujourd’hui, nous y voici. Je suis tellement excité que je ne suis même pas fatigué alors que je viens de passer plus d’une journée dans les transports !"

Un oubli sans conséquences

"Administrativement, on n’a eu aucun problème pour venir grâce au Fan ID", savoure Moustapha à propos de ce "passeport du supporter" indispensable pour obtenir son billet, et qui permet d'accéder sans visa en Russie durant la compétition. Le précieux document offre même la possibilité de prendre gratuitement le train entre les villes hôtes. Et question transports, Billmahmuud et Moustapha ont eu leur dose…

Mais supporter son équipe nationale en Coupe du Monde n’est pas donné à tout le monde, et le Sénégal fait partie des heureuses nations élues. "On a une belle équipe et on peut faire mieux qu’en 2002, j’en suis persuadé. Cette génération veut marquer l’Histoire", annonce Billmahmuud, enthousiaste, alors que Moustapha, lui, semble un peu agacé. "Le seul point de noir de notre voyage est que j’ai oublié mon drapeau à la maison", regrette-t-il. "Mais ce n’est pas grave, mon père viendra avec la semaine prochaine, il sera dans les tribunes pour le premier match contre la Pologne." Après un long voyage, et sans doute avec un grand sourire.