dimanche 29 mars 2020, 09:43

#WorldCupAtHome : Les Bleus remportent le match du siècle

  • Avec #WorldCupAtHome, revivez des matches de légende

  • Des matches de Coupe du Monde masculine et féminine à revoir en intégralité

  • Dans cet épisode, retour sur le légendaire Brésil-France 1986

Ce Brésil-France 1986 est souvent cité comme référence par les amoureux du beau jeu. Présent en tribunes ce 21 juin, le Roi Pelé lui-même a qualifié ce quart de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Mexique 1986, de "match du siècle". Une rencontre bien plus spectaculaire que le score final peut laisser entendre. Malgré la chaleur écrasante de Guadalajara, les 22 acteurs livrent un football qui flatte l’œil : fluide, technique, généreux… le tout sans temps mort et animé d’un état d’esprit remarquable.

📝En bref

Brésil🇧🇷 1-1 🇫🇷France (3-4 tab)

📅21 juin 1986

📍Guadalajara (Mexique), Stade Jalisco

⚽️ Careca (BRA, 17’) Michel Platini (FRA, 40’)

📄Composition Brésil : Carlos, Josimar, Júlio César, Edinho©, Branco, Alemão, Elzo, Júnior (Silas, 91’), Sócrates, Müller (Zico, 72’), Careca

📄Composition France : Joël Bats, Manuel Amoros, Maxime Bossis, Patrick Battiston, Thierry Tusseau, Alain Giresse (Jean-Marc Ferreri, 84'), Jean Tigana, Luis Fernandez, Michel Platini©, Yannick Stopyra, Dominique Rocheteau (Bruno Bellone, 99’)

🤓 Le contexte

C'est la septième fois que les deux pays s'affrontent, la deuxième fois en Coupe du Monde après la victoire 5-2 pour la Seleçao lors de Suède 1958. Cette compétition représente l'ultime chance pour deux générations d’exception au sommet de leur art de remporter la Coupe du Monde.

D’un côté, le Brésil flamboyant et romantique de Socrates, Zico et consorts qui rêve de conquérir à nouveau le trophée suprême après 16 ans de disette. En face, les champions d’Europe en titre et leur fameux carré magique, l’un des meilleurs milieux de terrain de la planète.

Les Brésiliens ont été impériaux en phase de groupes avec trois victoires en trois matches avant de sécher la Pologne (4-0) en huitième. Les Tricolores aussi ont passé sans encombre l'obstacle des poules, laissant tout de même échapper un point contre l'URSS (1-1) avant de dominer l'Italie en huitième.

🗝️Les clés du match

Le Brésil à domicile : A Guadalajara, les Brésiliens sont comme chez eux depuis que la Seleçao de Pelé y avait installé son camp de base lors de l'épopée de 1970 et avait remporté ses cinq premiers matches disputés dans la deuxième plus grande ville du Mexique. Avant le coup d'envoi de ce quart de finale, les Sud-Américains ont un capital confiance de neuf victoires en neuf rencontres de Coupe du Monde à l'Estadio Jalisco.

Dominés mais motivés : Durant le premier quart d’heure, les Bleus ne voient pas le ballon, confisqué par le "football-samba" des Brésiliens qui déflorent la marque par une frappe autoritaire de Careca après une fulgurance collective (17’). Les Tricolores souffrent mais ne se laissent pas abattre, déroulant ça et là leur jeu au sol vers l’avant, malgré la menace permanente des assauts brésiliens. Leur prise de risque est récompensée à l’approche de la pause avec un centre détourné de Dominique Rocheteau, rabattu dans le but vide par Platini (40’).

Bats-man : Homme-clé de la première période, Joël Bats confirme qu’il est dans un grand jour en arrêtant un penalty de Zico, tout juste entré en jeu, à 20 minutes de la fin. Le portier tricolore réitère l’exploit à l’issue de la prolongation en arrêtant le premier tir au but de la Seleçao d’une magnifique envolée, avant d’être sauvé par son poteau sur la tentative de Júlio César. Si Platini a envoyé son tir en tribunes, Luis Fernandez, lui, ne tremble pas et envoie les Bleus en demi-finale.

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⭐️ La star

Platini fête ses 31 ans ce 21 juin. Flamboyant lors de la conquête européenne de 1984, il débute Mexique 1986 blessé, victime d'une pubalgie tenace. Mais même diminué, il tient sa place et marque le seul but français de ce quart de finale, qui est aussi le premier (et dernier) encaissé par Carlos lors de ce Mexique 1986.

👂Entendu…

"Sur le moment, on ne réalise pas qu’on vient de vivre un match extraordinaire. Ça fait deux mois qu’on est partis, on est loin de nos amis, de ce qui se dit à Paris. On est loin de tout, de la com’, des téléphones. On n’a pas les chaînes françaises et à l’époque, il n’y a pas Internet. Ce match était un grand moment, mais ce n’était pas la fin de la Coupe du Monde pour nous. La Coupe du Monde, on voulait la gagner. On restera toujours sur la demi-finale, qu’on a perdue. Mais ça, c’est une autre histoire" - Michel Platini, milieu de terrain de la France (Le Monde)

"Platini est tout simplement un génie et il est impossible de marquer un génie" - Socrates, milieu de terrain du Brésil

"Dans le vestiaire, il régnait après cette victoire une grande allégresse, nous avions chanté une chanson brésilienne. Ce n'était pas pour se moquer de notre adversaire, c'était pour savourer ensemble notre exploit, c'était extraordinaire. Ce match est resté gravé dans les mémoires, plus que certaines finales, car les deux équipes allaient de l'avant, ne calculaient pas et jouaient pour offrir du spectacle" - Joël Bats, gardien de la France (Eurosport)

🔜 Et après ?

La France retrouve l'Allemagne de l'Ouest en demi-finale pour la deuxième fois consécutive, quatre ans après le traumatisme de Séville. Cette fois, pas de renversement de situation ni de prolongation mais une Mannschaft tout simplement trop forte qui s'impose 2-0 dans le temps réglementaire. En finale, elle s'inclinera face à l'Argentine de Diego Maradona (3-2), tandis que les Bleus se consoleront avec du bronze en battant la Belgique (4-2 ap).